Virage populiste pour la Pologne
A la suite des élections législatives en Pologne, tous les observateurs pensaient que le parti vainqueur de la droite conservatrice s'allierait, pour obtenir la majorité à la Diète, avec le parti de la droite libérale. Les dirigeants de chacun des partis en avaient fait la promesse aux électeurs.
Aujourd'hui, on apprend que cette association ne verra pas le jour. La droite conservatrice a décidé de s'associer avec les populistes de droite et avec l'extrême-droite.
Les conséquences risquent d'être nombreuses : refus de l'euro, regain du protectionnisme, obstacles nouveaux pour les entreprises étrangères ; refus des différences d'ordre sexuel, politique nationaliste, consécration de la famille et des valeurs religieuses.
Il est étonnant de constater que cette évolution polonaise ne suscite guère l'intérêt des médias ou de réaction chez les hommes politiques.
On est loin de la levée de boucliers, initiée par Jacques Chirac, au moment où le parti extrémiste de Jorg Haider faisait son entrée dans le gouvernement de Wolfgang Schüssel en Autriche.
Signe que tout le monde se fait à la progression inexorable des partis d'extrême-droite en Europe ? Volonté de ne pas critiquer un résultat obtenu par le suffrage universel ?
Peu importe. En ces circonstances, il convient de rappeler des règles simples : l'Europe s'est consumée dans le nationalisme. La crise économique ne justifie pas le retour à des politiques qui mènent toujours au pire. Et doit toujours peser sur un Etat membre la menace d'une exclusion de l'Union dès lors qu'il remet en cause les valeurs sur lesquelles se fonde cette Union. Rappeler ces principes avant qu'il ne soit trop tard.